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Arbre Ă  Myrrhe.

#PaysagisteBayonne

Paysagiste Bayonne l'histoire des plantes, les mythes et légendes les entourant mes passionne autant que leur utilisations...Mais les deux sont-elles dissociées ?

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Mirrha-paysagiste-bayonne

 

Commiphora myrrha ou Commiphora molmol

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La gomme est Ă  peu prĂšs similaire, au baume de La Mecque, elle est produite par Commiphora opobalsamum. Elle pouvait ĂȘtre un des multiples constituants de la pharmacopĂ©e maritime occidentale, mais c'est surtout la parfumerie qui continue Ă  en faire la gloire, notamment dans les parfums de type oriental, oĂč elle accroĂźt la sensualitĂ© des notes de rose.

L'histoire de la myrrhe est aussi ancienne que celle de l'encens. Les Égyptiens la connaissent depuis quatre millĂ©naires. Elle Ă©tait Ă©galement utilisĂ©e dans les embaumements.

Pour les hĂ©breux, la myrrhe est l'un des principaux composants d'une huile d'onction sainte. À ce titre, elle fait partie des cadeaux apportĂ©s Ă  JĂ©sus par les mages.

 

 

Ovide. Les métamorphoses, livre DixiÚme., 300-518.

 

Myrrha :

De cette union naquit Cinyras 1, qui, s’il n’avait pas eu d’enfant aurait pu ĂȘtre comptĂ© parmi les mortels heureux.

Je vais chanter une affreuse histoire.

Retirez-vous, jeunes filles ; pĂšre de famille, retirez-vous ; ou bien, si mes chants ont des sĂ©ductions pour vos cƓurs, n’ajoutez point foi Ă  ce rĂ©cit ; ne croyez pas au forfait, ou, si vous y croyez, croyez aussi au chĂątiment.

Cependant, si la nature permet que l’on voie ces horreurs, je fĂ©licite les peuples de l’Ismarie et la partie du monde que nous habitons, je fĂ©licite notre patrie d’ĂȘtre si Ă©loignĂ©e des contrĂ©es qui ont donnĂ© le jour Ă  un pareil monstre ; que l’amone2, le cinname3, le costus4 et l’encens, distillĂ© par un bois, et que des fleurs encore enrichissent la PanchaĂŻe5 qui les produits, pourvu qu’elle soit seule aussi Ă  produire la myrrhe ; l’arbre nouveau ne valait pas le prix dont il fut payĂ©. Cupidon lui-mĂȘme assure que ce ne sont point ses traits qui t’ont blessĂ©e, Myrrha ; il proteste que ses torches ne sont pour rien dans ton attentat. C’est une des trois sƓurs qui, portant un brandon du Styx6 et des serpents gonflĂ©s de venin, te l’a inspirĂ© ; haĂŻr son pĂšre est un crime ; l’aimer ainsi est un crime encore plus grand que la haine.

De toute part l’élite de la noblesse te recherche ; toute la jeunesse de l’Orient vient se disputer l’honneur de partager ta couche ; entre tous les hommes, prend en un pour Ă©poux, Myrrha, pourvu qu’entre tous il y en ait un que tu exceptes.

Myrrha le sent bien ; elle combat son amour infĂąme et elle se dit : « OĂč m’entraine ma passion ? Ô dieux, piĂ©tĂ© filiale, droits sacrĂ©s des parents, je vous en supplie, prĂ©venez un inceste, opposez-vous au crime que je mĂ©dite, si toutefois c’est bien lĂ  un crime. Mais la piĂ©tĂ© filiale, dit-on, ne condamne pas ces amours et tous les autres animaux s’accouplent sans choix ; il n’y a point de honte pour une gĂ©nisse Ă  sentir son pĂšre peser sur ses reins ; le cheval fait de sa fille une Ă©pouse ; le bouc fĂ©conde les chĂšvres qu’il a engendrĂ©es et du germe dont il a Ă©tĂ© conçu lui-mĂȘme l’oiseau conçoit Ă  son tour. Heureux les ĂȘtres qui jouissent de ce privilĂšge ! Les scrupules de l’homme ont créé des lois mĂ©chantes et ce que la nature permet, des arrĂȘts jaloux le dĂ©fendent. Il y a pourtant, on l’assure, des peuples chez qui la mĂšre s’unit Ă  son fils, et la fille Ă  son pĂšre, et chez qui la tendresse filiale se double d’amoureux dĂ©sire. Suis-je assez malheureuse de n’ĂȘtre point nĂ©e parmi eux !  Je suis victime du hasard qui l’a donnĂ© ces lieux pour patrie. Mais pourquoi retomber dans de telles pensĂ©es ? Loin de moi, espoirs interdits ! Ce prince est bien digne que je l’aime, mais comme mon pĂšre. Ainsi donc, si je n’étais la fille du grand Cinyras, je pourrais entrer dans la couche de Cinyras ; mais parce qu’il est dĂ©jĂ  mien il n’est pas Ă  moi et tout mon malheur vient de notre parentĂ© mĂȘme ; Si je lui Ă©tais Ă©trangĂšre, mes vƓux seraient plus aisĂ©ment satisfaits. Je voudrais m’enfuir au loin, abandonner les champs de ma patrie pour Ă©chapper au crime ; mais l’ardeur de ma passion funeste me retient ; il faut que je reste lĂ  pour voir Cinyras, pour le toucher, lui parler et pour l’embrasser, s’il ne m’est pas permis de faire davantage. Peux-tu songer Ă  faire davantage, fille impie ? Sens-tu combien de lois et de titres tu confonds ? Toi, devenir la rivale de ta mĂšre, la maitresse de ton pĂšre ! Faudra-t-il qu’on t’appelle la sƓur de ton fils, la mĂšre de ton frĂšre ? Ne craindras-tu pas les trois sƓurs qui ont de noirs serpents pour chevelure et dont les criminels voient les torches redoutables menacer leurs yeux et leurs visages ? Ah, puisque-t-on corps n’a subi encore aucune souillure, ne souille point ton Ăąme ; ne viole point par un accouplement monstrueux les lois de la nature toute-puissante ? A supposer que tu le veuilles, tu as contre toi la force des choses : Cinyras est trop bon pĂšre, trop attachĂ© Ă  ses devoirs. Oh combien je souhaiterais qu’il partage mon Ă©garement ! Â»

Elle dit ; cependant Cinyras, qui devant la foule des prĂ©tendants, tous dignes de son alliance, ne sait Ă  quoi se rĂ©soudre, lui demande Ă  elle-mĂȘme, en lui disant leurs noms, quel est celui qu’elle dĂ©sire pour Ă©poux. Elle se tait d’abord ; tandis qu’elle tient ses regards attachĂ©s sur le visage de son pĂšre, son cƓur bouillonne et ses yeux sont baignĂ©s d’une rosĂ©e brĂ»lante ? Cinyras, croyant voir lĂ  l’effet d’une timiditĂ© virginale, veut arrĂȘter ses larmes, il essuie ses joues et l’embrasse. Myrrha ne prend que trop de plaisir aux baisers qu’elle reçoit ; quand il la prie d’indiquer l’homme qu’elle voudrait Ă©pouser : « un homme qui te ressemble Â», dit-elle ; il loue cette rĂ©ponse, sans en pĂ©nĂ©trer le sens : « Garde-moi toujours, reprend-il, le mĂȘme amour filial. Â» A ce mot d’amour filial, la jeune fille baissa le front, toute pleine du remords de son crime.

La nuit avait accompli la moitiĂ© de sa course ; le sommeil avait dĂ©tendu les soucis et les corps des mortels ; mais la fille de Cinyras veille toujours, en proie Ă  une flamme indomptable, elle revient sans cesse Ă  ses dĂ©sirs insensĂ©s ; tantĂŽt elle dĂ©sespĂšre, tantĂŽt elle est prĂȘte pour tout oser ; elle est partagĂ©e entre la honte et la passion et elle se demande quel parti elle doit prendre. Quand un grand arbre, blessĂ© par la cognĂ©e, est prĂšs de recevoir le coup suprĂȘme, on ne sait encore oĂč il tombera et de tous les cĂŽtĂ©s Ă  la fois on se tient sur ses gardes ; ainsi cette Ăąme lĂ©gĂšre, Ă©branlĂ©e par des atteintes rĂ©pĂ©tĂ©es, vacille de ci de lĂ  et penche tantĂŽt dans un sens, tantĂŽt dans l’autre ; elle ne voit pour son amour d’autre terme, d’autre repos que dans la mort. C’est la mort qu’elle choisit. Elle se lĂšve et dĂ©cide de nouer un lacet autour de sa gorge ; aprĂšs avoir attachĂ© sa ceinture au sommet de la porte : Â« Adieu cher Cinyras, dit-elle, et comprend qu’elle fut la cause de ma mort. Â» Ayant dit, elle entourait du lien qu’elle tenait son cou son cou dĂ©colorĂ©.

Le murmure de ces paroles parvint, dit-on, aux oreilles de la fidĂšle nourrice qui gardait le seuil de l’enfant Ă©levĂ© par ses soins. Cette vielle femme se lĂšve, elle ouvre la porte et aperçoit l’instrument du trĂ©pas qui s’apprĂȘte ; au mĂȘme instant elle pousse un cri, se frappe la poitrine, en dĂ©chire les voiles, arrache du cou de Myrrha le nƓud qui l’étreint et le met en piĂšce ; alors enfin, donnant un libre cours Ă  ses larmes, elle la serre dans ses bras en lui demande pourquoi ce lacet. La jeune fille se tait ; muette, immobile, elle regarde la terre ; elle dĂ©plore d’avoir laissĂ© surprendre les longs prĂ©paratifs qu’elle a faits pour mourir ? La veille femme insiste ; dĂ©couvrant ses cheveux blancs et ses mamelles taries, invoquant le berceau de Myrrha, les soins dont elle entoura son enfance, elle la conjure de lui confier ses chagrins. Elle a beau interroger ; la jeune fille se dĂ©tourne et gĂ©mit.

La nourrice est dĂ©terminĂ©e Ă  aller jusqu’au bout de ses questions ; elle ne se borne plus Ă  promettre la discrĂ©tion : « Parle, dit-elle, et permets-moi de venir Ă  ton aide ; ma vieillesse ne me condamne pas Ă  l’inaction. Est-ce chez toi un coup de folie ? Je sais une femme qui a des incantations et des plantes pour te guĂ©rir. Es-tu victime d’un malĂ©fice ? Je te ferais purifier par un rite magique. Est-ce un effet de la colĂšre des dieux ? Il y a moyen d’apaiser leur colĂšre par des sacrifices. Que pourrais-je supposer encore ? A coup sĂ»r ta fortune et ta famille sont intactes et poursuivent tout droit leur course ; tu as encore ta mĂšre et ton pĂšre. Â» Myrrha, en entendant parler de son pĂšre, a poussĂ© un soupir du plus profond de son cƓur ; la nourrice, mĂȘme alors, n’a pas le moindre soupçon d’un crime ; pourtant elle devine quelque chagrin d’amour ?

 

Suite:

Tenace dans sa rĂ©solution, elle supplie la jeune fille de lui rĂ©vĂ©ler toute la vĂ©ritĂ©, quelle qu’elle soit.

Elle la prend baignĂ© de larme, sur son sein flĂ©tri par l’ñge et, l’enveloppant toute entiĂšre dans ses bras dĂ©biles : « j’ai compris, dit-elle ; tu aimes ; dans ce cas encore (rassure-toi) mon zĂšle sera tout Ă  ton service et rien n sera jamais connu de ton pĂšre. Â» D’un bond Myrrha s’et arrachĂ©e des bras qui l’entouraient ; Ă©perdue et pressant sa couche sur son visage : « Va-t’en, s’écrie-t-elle, je t’en conjure ; Ă©pargne une malheureuse accablĂ©e de honte. Â» Sa compagne insistait : « Va-t’en, reprend Myrrha, ou bien cesse de me demander la cause de ma douleur : c’est un crime que tu travailles Ă  connaitre. Â»

La vieille femme frissonne ; elle tend ses mains, que l’ñge et la crainte font trembler ; suppliante, elle tombe aux pieds de celle qu’elle a nourrie ; tantĂŽt elle la prend par les caresses, tantĂŽt elle cherche Ă  l’effrayer : elle veut tout savoir ; sinon elle menace de rĂ©vĂ©ler et le lacet et la funĂšbre tentative ; mais elle promet ses bons offices, si elle reçoit la confidence de cet amour.

Myrrha relĂšve la tĂȘte ; elle inonde d’un flot de larmes le sein de sa nourrice ; plusieurs fois elle fait un effort pour parler ; chaque fois elle Ă©touffe sa voix ; enfin, couvrant de ses vĂȘtements son visage, dans l’excĂšs de sa honte, elle s’écrie : « Oh ! que ma mĂšre est heureuse d’avoir un tel Ă©poux ! Â» Sans un mot de plus elle se remet Ă  sangloter. La nourrice Ă  compris ; un frĂ©missement pĂ©nĂštre jusqu’à la moelle de ses os dans ses membres glacĂ©s ; ses cheveux blancs se dressent de toutes parts sur sa tĂȘte, hĂ©rissĂ©s d’horreur. A force de discours elle cherche Ă  bannir, si c’est possible, cet amour abominable ; la jeune fille reconnait la sagesse de ses remontrances ; mais elle est toujours rĂ©solue Ă  mourir plutĂŽt que de ne pas avoir celui qu’elle aime : « Vis donc, dit la nourrice, tu auras ton
 Â» elle n’ose dire « ton pĂšre Â» ; elle se tait, non sans prendre les dieux Ă  tĂ©moin de sa promesse.

Les mĂšres de famille cĂ©lĂ©braient pieusement les fĂȘtes annuelles de CĂ©rĂšs, oĂč, vĂȘtues d’étoffes blanches comme la neige, elles offrent des guirlandes d’épis, prĂ©mices de leurs rĂ©coltes, et oĂč elles s’interdisent jusqu’à la fin de la neuviĂšme nuit les plaisirs de VĂ©nus et le contact de leurs Ă©poux. La reine CenchrĂ©is assiste Ă  leurs assemblĂ©es ; elle frĂ©quente avec elles les saints mystĂšres. Alors, tandis que l’épouse lĂ©gitime est absente de sa couche, la nourrice, ayant trouvĂ© Cinyras appesanti par le vin, lui dĂ©peint, dans son zĂšle coupable, une femme Ă©prise pour lui d’un amour qui n’est que trop rĂ©el, mais en dĂ©guisant son nom, et lui vante sa beautĂ© ; il demande quel est son Ăąge : « Celui de Myrrha Â» rĂ©pond-elle. Il lui ordonne d’aller la chercher ; de retour chez elle : « Sois satisfaite, dit-elle, mon enfant ; la victoire est Ă  nous. Â» La malheureuse fille n’abandonne pas Ă  sa joie son Ăąme tout entiĂšre ; un triste pressentiment l’accable ; et cependant elle est satisfaite, tant ses pensĂ©es se combattent dans son esprit. C’était l’heure oĂč tout se tait ; parmi le Trions le Bouvier avait inclinĂ© sur la pente oĂč obliquait le timon (7). Myrrha marche Ă  son crime. La lune d’or s’enfuit, les astres se cachent derriĂšre de noirs nuages ; la nuit Ă  perdu ses flambeaux. Le premier, Icare, tu te voiles la face, imitĂ© par Erigone (8), Ă  qui sa piĂ©tĂ© filiale a valu des honneurs cĂ©lestes. Trois fois Myrrha, ayant butĂ© du pied, est invitĂ©e par ce prĂ©sage Ă  revenir en arriĂšre ; trois fois le funĂšbre hibou a fait entendre, pour l’avertir, son cri lugubre ; elle va toujours.

Les Ă©paisses tĂ©nĂšbres de la nuit diminuent sa honte.De la main gauche elle tient la main de sa nourrice ; de sa main droite elle explore Ă  tĂątons sa route au milieu de l’obscuritĂ©. DĂ©jĂ  elle touche le seuil e la chambre, dĂ©jĂ  elle ouvre la porte ; dĂ©jĂ  elle est conduite Ă  l’intĂ©rieur ; alors ses jarrets flĂ©chissent, ses genoux tremblent ; ses couleurs et son sang se retirent, son courage l’abandonne en chemin. Plus elle approche du crime, plus elle est saisie d’horreur ; elle se repent de son audace et voudrait pouvoir, sans ĂȘtre reconnue, revenir en arriĂšre. Mais tandis qu’elle hĂ©site, la vieille l’entraĂźne par la main, l’amĂšne prĂšs du lit Ă©levĂ© et, la livrant Ă  son pĂšre : « Tiens, dit-elle, la voici ; elle est Ă  toi, Cinyras Â» ; et elle unit leurs corps maudits. Le pĂšre reçoit l’enfant de ses entrailles dans sa couche impure ; il apaise les craintes de la jeune fille et s’efforce de la rassurer. Peut-ĂȘtre mĂȘme, usant des droits de l’ñge, lui dit-il « ma fille Â» ; peut-ĂȘtre lui dit-elle « mon pĂšre Â» ; ainsi rien ne manque Ă  l’inceste, pas mĂȘme les noms.

Myrrha sort fĂ©condĂ©e du lit paternel ; elle a reçu dans ses flans dĂ©testables une semence impie ; elle porte en elle le fruit du forfait.

La nuit suivante renouvelle ses honteux plaisirs, et ce n’est pas la derniĂšre ; Ă  la fin Cinyras, impatient de connaĂźtre celle qui l’aime, aprĂšs l’avoir tant de fois tenue dans ses bras, voit Ă  la clartĂ© d’un flambeau et sa fille et le crime. Muet de douleur, il tire une Ă©pĂ©e Ă©tincelante du fourreau suspendu prĂšs de lui. Myrrha prend la fuite ; grĂące aux Ă©paisses tĂ©nĂšbres de la nuit, elle Ă©chappe Ă  la mort et, aprĂšs avoir errĂ© Ă  travers les vastes campagnes, elle quitte l’Arabie fertile en palmiers et les terres de la PanchaĂŻe. Neuf fois, pendant ses courses vagabondes, elle avait vu se renouveler le croissant de la lune, lorsque enfin, Ă©puisĂ©e, elle s’arrĂȘta sur la terre de Saba, incapable de porter plus longtemps le fardeau de son sein. Alors, ne sachant que souhaiter, partagĂ©e entre la crainte de la mort et le dĂ©gout de la vie, elle fit cette priĂšre : « Ă” dieu, si vos oreilles sont ouvertes aux aveux des coupables, j’ai mĂ©ritĂ© mon sort et je ne refuse pas de subir un terrible chĂątiment ; mais je ne veux pas souiller les vivants en restant dans ce monde, ni, morte, ceux qui ne sont plus ; bannissez-moi de l’un et de l’autre empire ; faites de moi un autre ĂȘtre, Ă  qui soient interdites et la vie et la mort. Â»

Il y a une divinité dont les oreilles sont ouvertes aux aveux des coupables.

Les dĂ©sirs de Myrrha, du moins ses dĂ©sirs suprĂȘmes, trouvĂšrent les dieux propices ; car tandis qu’elle parle encore, la terre recouvre ses pieds ; leurs ongles se fendent et ils en sort, s’allongeant obliquement, des racines qui servent de base Ă  un tronc Ă©lancĂ© ; ses os se changent en un bois solide, ou subsiste, au milieu, la moelle ; son sang devient de la sĂšve ; ses bras forment de grosses branches ; ses doigts de petites ; une dure Ă©corce remplace sa peau. DĂ©jĂ  l’arbre croissant, avait pressĂ© son sein et son lourd fardeau ; aprĂšs avoir Ă©crasĂ© sa poitrine, il se prĂ©parait Ă  recouvrir son cou ; elle ne voulut pas attendre davantage ; allant au-devant du bois qui montait, elle s’affaissa sur elle-mĂȘme et plongea son visage dans l’écorce. Quoiqu’elle ait perdu avec son corps tout sentiment, elle continue Ă  pleurer et des gouttes tiĂšdes s’échappent de l’arbre. Ses larmes ont un grand prix ; la myrrhe, distillĂ©e par le bois, conserve le nom de celle qui la donne ; on parlera d’elle dans la suite des Ăąges.

Cependant, l’enfant conçu dans le crime avait crĂ» sous le bois et il cherchait une issue par oĂč il pĂ»t se dĂ©gager du sein qui le portait ; les flans alourdis de la mĂšre enflent au milieu de l’arbre ; ils se tendent sous le poids de leur fardeau ; elle ne peut plus parler pour exprimer ses souffrances, la voix lui manque, au moment d’enfanter, pour appeler Lucine Ă  son secours. Pourtant l’arbre semble faire des efforts ; il se courbe, il pousse des gĂ©missements rĂ©pĂ©tĂ©s, il est baignĂ© d’un flot de larme. Lucine, avec bontĂ©, s’approche des branches endolories, elle y porte la main et prononce les paroles qui dĂ©livrent les femmes en couches. Alors l’arbre s’entrouvre ; par une fente de l’écorce il rend son fardeau vivant l’enfant vagit ; les NaĂŻades le couche sur un lit d’herbe tendre et le parfume avec les larmes de sa mĂšre ? L’envie elle-mĂȘme admirait sa beautĂ© ; il rappelle les Amours que les peintres reprĂ©sentent nus dans leurs tableaux ; mais si vous voulez que le costume ne change rien Ă  la ressemblance, donnez Ă  cet enfant 9 un lĂ©ger carquois, ou retirez le sien Ă  l’Amour.

  

Note :

1 : Cinyras (en grec ancien ΚÎčΜύρας / KinĂœras), fils d'Apollon et de Paphos. Paphos Ă©tant dans la mythologie grecque, la fille du sculpteur Pygmalion et de sa crĂ©ation, la statue GalatĂ©e. Une statue au trait parfait, changĂ© en femme par vĂ©nus, le jour ou Chypre tout entiĂšre cĂ©lĂ©brait avec Ă©clat la fĂȘte de la dĂ©esse.

2 : Le nom Amomum vient du mot grec "amomon" qui dĂ©signait une Ă©pice originaire de l'Inde.

3 : Arbre ou arbuste aromatique (famille des LauracĂ©es) originaire d'Asie, dont les variĂ©tĂ©s les plus connues sont le camphrier et le cannelier.

4 : est un genre d'environ 150 espĂšces de la famille des Costaceae. Il est prĂ©sent dans toutes les rĂ©gions tropicales.

5 : L'Ăźle de PanchaĂŻe (Pan-gĂ© = la terre du dieu Pan) qui fait tout Ă  fait penser Ă  l'Ăźle de MĂ©roĂ© (l'Atlantide de Platon).

6 : Un brandon signifie, un corps enflammĂ©, un flambeau de paille tortillĂ©e. Par extension : ce qui donne le feu, qui provoque des troubles, « Elle personnifie le Styx, un des fleuves des Enfers ».

7 : ManiĂšre savante de dire qu’il est plus de minuit.

8 : Erigone est la fille d’Icare.

9 : Cet enfant se nommera Andonis. Il deviendra l’amour d’Aphrodite. Les amours d'Adonis avec Aphrodite et PersĂ©phone symbolisent les cycles des saisons et de leurs capacitĂ©s Ă  produire des richesses dont pouvaient profiter les hommes. « On reconnaĂźt dans ce mythe une personnification des forces productrices de la nature et une image du rythme des saisons. »

 

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Loïc BANCE Paysagiste conseil. Lauréat du prix Best Of Houzz 2020 catÚgorie "Service"

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