Bouillie Bordelaise ou Souffre radio jardins d'ici par Paysagiste Pays Basque et Paysagiste Landes.
Article édité et mis à jour le : 09 mai 2025. 10h30
N°18 du 07/05/2025
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Côte Sud FM 90.3 et www.cotesudfm.fr : Jardins d'ici émissions N°18 du 07 mai 2025.
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Emission radio jardin d'ici : Loïc BANCE Paysagiste conseils aux particuliers.

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Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans "Jardins d’ici" sur Côte Sud FM ! 90.3 et cotesudfm.fr.
Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Jardin d’ici, votre rendez-vous nature et jardinage en toute simplicité !
Je suis Loïc Bance, paysagiste conseil aux particuliers sur le Pays Basque et les Landes, et aujourd’hui, nous allons continuer notre aventure du côté de la lutte biologique.
C’est le deuxième épisode sur ce vaste sujet, et croyez-moi, on n’a pas encore tout vu !
Mais si l’on n’a pas encore tout vu, mois j’ai vu sur mon apprenti jardinier, qui est aussi à la technique « présentation ».
Aujourd’hui, on s’attaque à deux fléaux bien connus de nos jardins :
- Les maladies cryptogamiques – ça sonne un peu comme un sort de sorcier, mais ce sont juste des maladies dues à des champignons.
- Et les pucerons – ces minuscules vampires végétariens qui colonisent nos rosiers, haricots et autres plantes potagères avec une rapidité digne d’une série Netflix.
- Mais pas de panique ! Il existe des solutions naturelles, efficaces et pleines de bon sens. Alors installez-vous confortablement, prenez une tisane… ou votre carnet de jardinage, La lutte biologique – Épisode 2 : maladies cryptogamiques et pucerons, on ne va pas les laisser faire !
Mais avant cela, la petite phrase nature qui lance l’émission :
J'ai senti mes poumons gonfler sous l'effet du paysage : air, montagnes, arbres, gens. J'ai pensé : C'est ce que c'est d'être heureux.
(Sylvia Plath, née le 27 octobre 1932 à Jamaica Plain dans la banlieue de Boston et morte le 11 février 1963 à Primrose Hill, est une écrivaine et poétesse américaine.)
Après cette prose littéraire, que nous disent les anciens en mai au jardin :
En ce mois de mai, les anciens disaient « Pendant le joli mois de mai, couvre toi plus que jamais. »
Explication : Au mois de mai, le temps est incertain. Bien que l'on soit dans la période de beau temps.
Mais si mai est incertain, comment est la lune de la semaine ?
- Cette semaine, la lune est croissante, avec ce mercredi, une illumination de 77%, elle sera croissante jusqu’à la pleine lune du 12 mai, pour être décroissante mardi 13, juste avant notre émission de mercredi prochain.
- Si la lune est croissante, elle est en phase descendante en jour fruit ce mercredi, puis demain jeudi, vendredi et samedi, mais en jour racine, à noter un nœud lunaire, mais à 01h45 ce jeudi, il ne posera pas de problème. Elle sera ensuite toujours descendante, mais en jour fleurs jusqu’au mardi 13 mai. Et si vous désirez avoir la suite lunaire de notre astre, rendez-vous mercredi 14 mais dans jardins d’ici.
Maintenant que l’on à évoquer les dires des anciens et la lune, revenons au sujet de cette émission.
La lutte biologique – Épisode 2 : La lutte contre les maladies cryptogamiques et les pucerons.
Première partie : Les maladies cryptogamiques :
- Les maladies cryptogamiques, ce sont ces champignons microscopiques qui adorent l’humidité, la chaleur, et surtout… nos plantes !
- Parmi les plus connus : le mildiou, l’oïdium, la rouille, et la tavelure.
- Objectif du jour : apprendre à limiter leur apparition, puis à les contrôler biologiquement.
- Avant même de sortir la bouillie, la meilleure arme, c’est la prévention :
- Aérez vos plantations : une plante qui respire bien, c’est une plante qui sèche vite après une pluie.
- Arrosez au bon moment : le matin plutôt que le soir, pour ne pas créer une atmosphère tropicale pendant la nuit et surtout éviter de mouiller le feuillage.
- Nettoyez régulièrement les feuilles mortes, fruits au sol et autres résidus végétaux : ce sont de véritables hôtels à champignons.
- Pourquoi Bordelaise ? Parce que découverte dans le Bordelais et plus précisément dans le Médoc, pas le médicament, la région. Il est à noter qu’elle aurait aussi été connue des Bourguignons à la même époque. Toujours est-il, que son utilisation comme colorant pour empêcher les grapille précoces sur les vignes s’est révélé efficace contre le mildiou, limitant cette maladie dans les années 1886.
- Elle est bleue, même s’il en existe de l’incolore pour les jardins ornementaux, elle est connue, mais elle n’est pas à utiliser n’importe comment !
Question : Par quel procédé on rend la Bouillie Bordelaise incolore ?
Réponse :
Le procédé pour la rendre incolore :
Il repose sur l'utilisation d’autres formes de cuivre, souvent des complexes organiques ou minéraux, solubles ou moins colorés que l’hydroxyde de cuivre. Voici quelques pistes :
- Chélates de cuivre : le cuivre est complexé avec des agents organiques (comme des acides aminés ou des acides organiques) qui masquent la couleur bleue du cuivre tout en maintenant sa biodisponibilité pour une action antifongique.
- Microencapsulation : le cuivre est encapsulé dans des particules microscopiques, souvent blanches ou translucides, qui dispersent la lumière différemment et atténuent la coloration.
- Nanotechnologie : dans certains cas, le cuivre est formulé sous forme de nanoparticules, dont la taille influe directement sur la couleur perçue — souvent incolore ou légèrement laiteuse.
- La bouillie bordelaise, c’est un mélange de sulfate de cuivre et de chaux, utilisé depuis le XIXe siècle contre le mildiou notamment.
Mais attention : c’est un produit autorisé en bio, oui, mais à dose limitée.
- On l’utilise en préventif, jamais en curatif.
- Ne jamais dépasser 4 traitements par an.
- Le cuivre s’accumule dans le sol : à trop forte dose, il devient toxique pour les micro-organismes. Elle est classée comme produit irritant et dangereux pour l’environnement.
- On traite par temps humide (pas sous la pluie) et doux = moment parfait pour le traitement.
- Et si l’on doit récolter es fruits ou légumes du jardin, on prendra soin d’attendre une bonne semaine entre le dernier traitement et la récolte. De plus, laver bien vos fruits ou légumes, surtout si ces derniers sont « plissés » ou « côtelés » le produit pouvant s’immiscer dans les plis de ces fruits ou légumes.
Le Soufre, l’ami des vignes et des rosiers :
- Pas très jeune, le souffre, Homère le décrit comme éloignant la vermine. La première recette insecticide connue, elle remonterait à 150 avant JC, recommandé contre la pyrale de la vigne par Caton l’Ancien.
- Le soufre est un champistop naturel, très efficace contre l’oïdium, parfois aussi contre la rouille, mais à aussi une action acaricide et répulsive, mais à utiliser modérément et avec prudence.
- Il agit en contact, en empêchant la germination des spores fongiques.
- Seul, sous forme de poudre ou mouillable.
- Attention à la météo : ne pas l’utiliser quand il fait très chaud (au-delà de 25°C), sinon vous risquez de brûler vos plantes et il peut même être toxique pour ces dernières, et en dessous de 15°, le souffre est inefficace. Donc une utilisation plutôt après une période plus fraîche, comme l’on vient d’avoir avec une remontée des températures n’excédant pas 25°.
- Puisque le souffre est plus efficace sur l’oïdium (blanc) que la Bouillie Bordelaise et que la Bouillie Bordelaise est plus efficace que le Souffre sur le Mildiou et que le souffre à aussi une action insecticide et répulsive, pourquoi ne pas mélanger les deux ?
Bouillie Bordelaise et Souffre, c’est possible en respectant certains dosages :
- Exemple pour dix litres de pulvérisation, 5litres d’eau, 15gr de Bouillie Bordelaise, 20gr de souffre, 5 litres d’eau, on mélange et on applique sur le dessus et le dessous du feuillage.
- Si vous avez un doute, alterner les traitements de bouillie Bordelaise et de Souffre.
- Je rappelle que pendant un traitement, tout bio qu’il soit, on porte des vêtements protecteurs dédiés aux traitements, un masque, on ne traite pas s’il y à du vent, ou sur des végétaux en fleurs, on ne boit pas, on ne fume pas et l’on ne mange pas pendant l’application.
Autres alternatives intéressantes en lutte biologique :
- Décoction de prêle : riche en silice, elle renforce les tissus des plantes.
- Purins maison : ortie, consoude, fougère – ils boostent les défenses naturelles des plantes.
- Levure de bière ou bicarbonate de soude : certaines études leur trouvent un petit effet protecteur.
Deuxième partie : La guerre des pucerons
- Ils sont petits, ils sont nombreux, ils se reproduisent à une vitesse délirante, et surtout, ils piquent. Les pucerons sucent la sève, déforment les feuilles, transmettent des virus, et laissent un miellat collant qui attire la fumagine substance collante noir que l’on voit sur le feuillage.
Mais bonne nouvelle : la nature a plus d’un tour dans son sac !
Les prédateurs naturels :
Commençons par les alliés du jardinier. Ce sont des insectes auxiliaires, souvent jolis, et très efficaces :
- Une larve peut manger jusqu’à 800 pucerons par jour contre 200 pour l’adulte !
Question : Pendant combien de temps la coccinelle reste au stade larvaire.
Réponse :
Le cycle de vie complet de la coccinelle comprend 4 stades principaux :
Œuf :
Les œufs sont pondus en groupe, souvent près de colonies de pucerons.
Durée d’incubation : 3 à 5 jours (variable selon la température).
Larve :
Ce stade est très actif : la larve dévore des pucerons en quantité.
Elle mue 3 fois, passant par 4 stades larvaires (L1 à L4).
Durée totale de la phase larvaire : entre 10 et 15 jours, selon la température, l'humidité et la disponibilité de nourriture.
À 25°C avec abondance de proies, le développement est plus rapide.
À températures plus fraîches (< 20°C), ce temps peut s’allonger à 20 jours voire plus.
Nymphe (ou pupe) :
La larve s’immobilise sur une feuille ou une tige, et entre en nymphose.
Durée de la nymphose : 5 à 7 jours en moyenne.
Adulte :
L’adulte fraîchement émergé a un corps mou et des couleurs pâles. Ses élytres se durcissent et se colorent après quelques heures.
Il devient actif rapidement, se nourrit, se reproduit et peut vivre jusqu’à 1 an, selon les conditions.
- Leurs larves ressemblent à de petits vers translucides… mais ce sont des machines à tuer plus de 300 en une seule nuit, même s’ils elles n’en mangent qu’une quarantaine.
- Fines, vertes, ailes en dentelle, leurs larves sont redoutables. Elles peuvent consommer une trentaine de pucerons par jours, soit près de trois cents pendant leurs croissances, cela peut paraître bien peu par rapport à une larve de coccinelle, mais elle à un autre atout. En l’absence de pucerons, la larve se replie sur d’autres met tout aussi nuisibles au jardin, les acariens de tout types araignées rouges comprissent et les cochenilles, mais surtout les aleurodes dont il est très difficile de se débarrasser.
- Surtout utiles la nuit. Il peut consommer des pucerons, des acariens, des larves et autres nuisibles au jardin, mais aussi quelques jeunes bourgeons et des fruits bien murs.
Troglodytes, mésanges, rougequeues… à accueillir avec des nichoirs.
Pour attirer ces auxiliaires, plantez des fleurs mellifères comme la bourrache, la phacélie, les cosmos ou les soucis. Et évitez bien sûr les insecticides chimiques qui tueraient tout le monde.
Traitements biologiques contre les pucerons :
Quand l’invasion est trop forte, et que le piège chromatique est complet, il faut agir.
Voici des solutions douces :
- Savon noir
- Un classique : 1 cuillère à soupe de savon noir liquide dans 1L d’eau tiède, à pulvériser sur les pucerons et sous les feuilles.
- Effet rapide : ça bouche leurs petits tubes respiratoires.
- Purin d’ortie ou d’ail.
- L’ortie les repousse.
- L’ail les intoxique doucement.
- À pulvériser tous les 2-3 jours lors des fortes attaques.
- Huile essentielle, d’orange douce (Issue du zeste de l’orange douce (Citrus sinensis), obtenue par pression à froid, ou de neem (L’huile de neem est extraite des graines du Margousier Azadirachta indica, un arbre originaire d’Inde.
- Elle contient plusieurs substances actives, dont la principale est l’azadirachtine, un insecticide naturel très puissant.
- Attention, à manipuler avec précaution : ce sont des produits puissants.
- L’huile de neem est très utilisée en bio contre pucerons, aleurodes et acariens.
Préparations commerciales biologiques :
- Pyrethrines naturelles (issues de fleurs de pyrèthre famille des Chrysanthèmes) : efficaces mais à manier en dernier recours.
- Azadirachtine (extrait de neem) : homologué pour l’agriculture biologique.
- Solutions à base de maltodextrine : (Obtenue par Hydrolyse d’un amidon, blé ou d’une fécule, pomme de terre. Elle est constituée de différents sucres) elles étouffent les insectes. Pucerons, acariens, aleurodes.
Conseil de timing : traitez tôt le matin ou en soirée, et jamais en plein soleil.
En résumé sur la lutte contre les maladies cryptogamiques et les pucerons. :
- Face aux champignons, jouez la prévention et la rotation des traitements.
- Face aux pucerons, faites confiance à la biodiversité, introduisez ou favorisez les auxiliaires, et traitez en douceur si nécessaire.
Et surtout, restez à l’écoute de votre jardin : plus vous l’observez, mieux vous saurez anticiper.
Conclusion su la lutte contre les maladies cryptogamiques et les pucerons :
- Voilà, chers auditeurs et jardiniers d’ici, de quoi lutter de façon intelligente, respectueuse et durable contre ces deux grandes familles de parasites végétaux.
- La lutte biologique, c’est avant tout une autre philosophie du jardinage : laisser une part à la nature, intervenir avec mesure, et observer le vivant dans toutes ses interactions.
Vous trouverez également sur ce blog, un article dédié à la Bouillie Bordelaise et au Souffre. Bonne lecture !
Merci de m’avoir accompagné durant cette émission. On se retrouve très vite pour un prochain épisode qui sera consacré à :
L’arrosage : Matin ou soir ? vaste question et vaste débat !
A très bientôt pour de nouvelles aventures jardins et merci de votre écoute et je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne semaine de jardinage !
Je vous retrouve la semaine prochaine, mercredi 14 mai 2025 de 14 à 15h00 sur Côte Sud Fm 90.3 et www.cotesudfm.fr
Pour plus d'information sur cette émission jardin:
Le podcast de cette émission en cliquant sur l'image ou le lien ci-dessous :
J'écoute ou réécoute l'émission n°18 du 07mai 2025.
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